Isabelle a entrepris des recherches généalogiques qui l’ont éclairée sur l’état de sa famille et ont apaisé des souffrances inexpliquées jusqu’alors….
J’ai entendu dès le début de ma pratique l’importance du lien aux ancêtres et j’ai souhaité faire des recherches pour commencer un registre des noms posthumes dédiés à mes ancêtres. Mais comment allais-je pouvoir retrouver des informations sur des arrières grands parents avec pour seul point de départ la petite île italienne de Ventotene inconnue pour moi ?
Ma mère a commencé à s’intéresser elle aussi à sa généalogie et nous avons donc décidé, chose inimaginable pour moi, de nous rendre, en famille, en Italie dans cette île d’où étaient originaires nos ancêtres. Je récitais tous les jours le Soutra avec le souhait de découvrir des informations sur cette partie de la famille. Durant la traversée, j’étais habitée par une très grande allégresse étonnante dont je ne comprenais pas la cause. A notre arrivée sur l’île les choses ne se présentaient pas bien : la mairie fermait, le cimetière était fermé et l’église en travaux ! Alors j’ai demandé de l’aide au monde spirituel : « Si vraiment c’est important que nous retrouvions nos ancêtres ici, veuillez nous aider. » Et là, tout s’est ouvert : les bonnes personnes se sont présentées et elles nous ont même proposé de faire les recherches pour nous et de nous les envoyer.
Peu avant notre départ, sans que je comprenne pourquoi, j’ai ressenti une peine énorme : quitter Ventotene m’arrachait le cœur. Sur le bateau, ma mère, mes nièces et moi étions en larmes, nous ressentions toutes cet arrachement. « Je ressens la même souffrance que lorsque nous avons quitté l’Algérie », m’a confié ma mère. J’ai alors réalisé – et j’ai pu le lui dire – que la peine que nous ressentions toutes était celle de nos ancêtres déracinés, de génération en génération, à la recherche d’une ville meilleure ailleurs : ceux qui avaient quitté Naples pour Ventotene s’étaient à nouveau déracinés cent ans plus tard pour l’Algérie, et cent ans plus tard à nouveau, ils avaient dû tout abandonner en Algérie pour s’installer à Perpignan. Enfin, ma mère elle-même avait quitté toute sa famille, restée dans le sud de la France, pour trouver du travail près de Nantes. Cela m’a éclairée sur la souffrance énorme que ma mère a toujours ressentie lorsqu’il fallait quitter sa famille après les vacances, souffrance que je partage avec elle.
Cela a aussi permis à une de mes compagnes de mieux comprendre le comportement de sa fille qui vit toujours d’une manière douloureuse toutes les séparations, car sa belle-famille a le même vécu que la mienne.
Mon aînée a éclairé cette expérience en me faisant remarquer que mon attachement très fort à toujours vouloir tout maîtriser, tout contrôler provenait sans doute aussi de là, et Claudine Shinoda nous a encouragées à rechercher un sens encore beaucoup plus large. Quelques temps plus tard, la session a eu lieu. Toute la semaine qui a précédé, j’étais envahie d’une peine énorme, une tristesse que je ne comprenais pas. Le lendemain de cette session, cette peine était envolée et, comme je ressentais une très grande joie, j’ai demandé à devenir plus consciente de ce qui avait permis ce changement d’état. J’ai commencé à lire le Soutra et dès les premières pages je me suis retrouvée en larmes, sans raison…J’ai vraiment demandé au monde spirituel de m’enseigner sur ce qui se passait parce que c’était plutôt brutal. Et là, j’ai ressenti avec une profondeur nouvelle le lien avec mes ancêtres, j’ai ressenti que j’étais eux et eux moi…
Curieusement, mes collègues me disent différente, plus légère, joyeuse et apaisée.